Gabrielle Chanel, dit Coco…
« Il y quarante-cinq ans, l’inoubliable Mademoiselle Coco Chanel s’éteignit à l’âge de 88 ans – elle ne pardonnerait pas de dévoiler le chiffre ! – le dimanche 10 janvier 1971, le seul jour qu’elle s’accorde hors de son atelier où elle travaillait encore la veille. Rentrée de promenade, elle s’étendit dans sa chambre de l’hôtel RITZ, place Vendôme à Paris.
Rue Cambon où elle ouvrit une de ses premières boutiques, sa silhouette si singulière rôde encore. Présence de l’absence, elle surveille le va-et-vient des clientes hésitantes et rassurés par les vendeuses sur le choix de la taille du tailleur ; sur la couleur du sac matelassé ; entre le N°5 ou le 19…; entre une ballerine ou un escarpin à brides bicolores qui donnent aux jambes un galbe superbe… »
Mélamaille
« Mélamaille, osée mais prudente, ajuste les mots aux pieds de la lettre comme un funambule, son pas sur un fil de nylon. »
Bonjour,
J’ai porté le 5 de chanel longtemps mais j’ai craqué l’année dernière pour son nouveau parfum, Misia. Besoin de changement…
C.
Bonsoir Chatouille,
Merci de votre retour.
Retour au passé quand même ! Misia c’était le prénom de la grande amie que chérissait Mademoiselle. Elle aussi, égérie du Tout-Paris et modèle que se disputaient les peintre des années folles. Une princesse Russe, musicienne proche des Ballets Russes. Elle épousa en troisième noce José-Maria Sert, le célèbre peintre espagno. Tenez, à propos de la Russie, comment ne pas s’émouvoir devant nos petits pieds, ces petits pieds de femmes irresistibles dont Pouchkine se souvient dans son Chant d’Onéguine :
« J’aime la toilette recherchée des femmes : j’adore leurs petits pieds. Mais vraiment trouverez-vous par toute la Russie trois paires de deux petits pieds parfaits ? Attrité, refroidi, je pense à eux toujours…Parfois dans le secret des rêves, je retiens l’heureux étrier et je sens le petit pieds dans mes mains ; de nouveau frémit l’imagination, de nouveau son toucher à rallumé le sang dans le cœur flétri, de nouveau la nostalgie, de nouveau l’amour. »
A bientôt!
Mélamaille
Comme il sait dire ! Ceci me fait penser au Cuir de Russie de Chanel, un parfum pour homme très ancien sans doute aussi des Années Folles que portaient les femmes au look de garçon – cheveux courts, seins plats et robe un peu sac, sautoirs à trois rangs de perles et fume-cigarettes…
C.
Chère C.,
Certes. Les temps changent. Quarante après les Années Folles, la mini-jupe des sixties dévoile les jambes magnifiques des femmes que le couturier André Courrèges réchauffa avec des collants de lain. Courrèges que ces premiers jours de janvier sans neige viennent d’emporter dans l’autre monde, au-delà des nuages, dans ce blanc lumineux qu’il aima tant et qui habillera encore longtemps la femme moderne qui, en franchissant d’un pas élégant et souple, le seuil de ses boutiques blanches, entrera dans le comos de la beauté réverbérée…
Mélamaille
Bonjour Mélamaille,
J’aime bcp ces échanges et vous remercie pour le temps que vous y consacrez.
Mais dernière question : entre la Russie et l’Inde ?
C.